Les Gouverneurs des banques centrales du COMESA ont tenu un symposium d’une journée à Lusaka sur «Le rôle des Banques centrales dans la promotion de la Zone de libre-échange continentale et tripartite». La réunion a convenu que les Banques centrales ont un rôle essentiel à jouer dans la mise en œuvre complète et réussie de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et de la Zone de libre-échange tripartite (ZLET) en assurant la stabilité macroéconomique et financière, d’où la nécessité de commencer à se pencher sur la question.
S’exprimant lors du symposium tenu à Lusaka le 13 décembre 2019, le président en exercice du Comité des gouverneurs des banques centrales du COMESA, M. Ahmed Osman, a déclaré qu’il était important de commencer à discuter des accords afin d’avoir le bon mécanisme d’établissement des prix, un commerce efficace et des canaux de paiement appropriés nécessaires pour les échanges commerciaux au moment où la région avance avec les deux dispositifs de libre-échange.
Il a ajouté que la formulation et la mise en œuvre de politiques de taux de change appropriées pour soutenir les activités commerciales seront également importantes à mesure que la Zone de libre-échange continentale et tripartite entrera en vigueur.
«Le protectionnisme croissant dans les pays avancés signifie naturellement que nous, dans le COMESA et en Afrique, devons explorer la possibilité d’élargir notre marché au-delà des frontières de chaque pays…. La ZLECAf et la ZLET sont cruciales dans cet exercice », a déclaré M. Osman, également Gouverneur de la Banque centrale de Djibouti.
Les banquiers ont noté que la ZLECAf a inauguré une nouvelle ère de collaboration plus profonde dans le commerce entre les pays africains et s’appuie sur l’intégration réalisée par les Communautés économiques régionales telles que le COMESA, l’EAC et la SADC.
Les Gouverneurs ont convenu que le manque de financement du commerce peut limiter le potentiel commercial de la ZLECAf et de la ZLET et ont donc discuté des sous-thèmes sélectionnés: «Le rôle des Banques centrales dans l’élimination des obstacles à l’avancement de la ZLECAf et de la ZLET», «L’utilisation des chaînes de blocs pour accroître l’efficacité de la ZLECAf» et «L’importance des systèmes de paiement régionaux pour accroître le commerce dans la ZLECAf ».
Parmi les principaux obstacles à l’avancement de la ZLECAf et de la ZLET identifiés au cours du symposium figurent l’incapacité de certains États membres à diversifier leurs économies et à ajouter de la valeur aux produits, les mauvaises infrastructures routières et ferroviaires qui entravent la croissance économique, les cotations croisées limitées et inactives dans les bourses des valeurs, des procédures douanières restrictives et des frais de transaction élevés qui rendent les échanges transfrontières coûteux, à quoi s’ajoutent des tensions et violences politiques dans certains États membres.
Les autres facteurs sont la pénétration et l’utilisation limitées des TIC dans certaines parties de l’Afrique, des systèmes financiers peu répandus et des monnaies nationales multiples et différentes, presque toutes non convertibles ainsi que des taux de change volatiles.
Les délégués ont formulé plusieurs recommandations visant à améliorer le financement du commerce, à explorer les moyens de tirer parti des chaînes de blocs et d’autres nouvelles technologies, à soutenir les Banques centrales pour établir des interfaces des systèmes de paiements et de règlement régionaux en vue d’accroître les échanges commerciaux dans la ZLECAf.
Douze États membres ont participé au symposium organisé par l’Institut monétaire du COMESA (IMC): Burundi, Djibouti, Égypte, Eswatini, Kenya, Libye, Malawi, Ouganda, RD Congo, Soudan, Zambie et Zimbabwe.
Une fois pleinement mise en œuvre, la ZLECAf devrait couvrir tous les 55 pays africains avec un PIB actuel combiné estimé à 2,5 billions USD et une population d’un milliard d’habitants, dont 60% ont moins de 25 ans.