Début de la cartographie du commerce du bétail en Ethiopie

Le COMESA a commencé à cartographier les entreprises impliquées dans le commerce d’animaux vivants dans la région afin d’établir les données de base sur les marchés régionaux et internationaux.

Ce projet vise à améliorer la chaîne de valeur du bétail en reliant les engraisseurs d’animaux, les exploitants de parcs d’engraissement, les abattoirs et les exploitants d’abattoirs aux marchés régionaux et internationaux.

C’est également l’un des objectifs stratégiques du Cadre stratégique du COMESA pour l’élevage à savoir : faciliter l’accès aux marchés, aux services et à la création de valeur ajoutée entre les différentes parties prenantes qui produisent et commercialisent le bétail.

Un rapport préparé par le Fonctionnaire principal du COMESA en charge de l’élevage, Dr Yoseph Mamo, après avoir mené l’exercice en Éthiopie, indique que l’accès aux marchés et la répartition des risques et des gains le long des différentes étapes de la chaîne de valeur des animaux vivants et de la viande varient en fonction du type de producteurs, transformateurs, agents du marché et suivant les grades et les économies d’échelle.

« Ainsi, ce programme travaillera à améliorer les canaux de commercialisation traditionnels pour créer des liens bien coordonnés entre différentes entreprises afin de réduire les risques et d’améliorer les gains », a-t-il déclaré.

La cartographie des entreprises est réalisée par un expert en élevage du COMESA en collaboration avec les départements nationaux du développement de l’élevage, des services vétérinaires et des associations nationales du secteur privé.

«Une fois que les entreprises impliquées dans la chaîne de valeur de la commercialisation d’animaux vivants dans le principal pays exportateur seront cartographiées, le circuit du marché dans les principaux pays importateurs sera également identifié», a indiqué le Dr Mamo.

De même, la chaîne de valeur de la viande dans les pays exportateurs et importateurs sera cartographiée. Les résultats de l’exercice serviront à formaliser le système de marché ponctuel actuel en un système de marketing bien structuré afin d’établir des canaux de commercialisation durables et bien reliés.

L’Éthiopie est le premier pays à avoir été cartographié, l’activité se déroulant du 10 au 15 février 2019. Le projet est soutenu par le COMESA et l’USAID dans le cadre d’une Convention de subvention en faveur des objectifs de développement régional conclue entre l’agence américaine et le COMESA.

Pour sa part, le Ministre éthiopien de l’Agriculture, Mme Aynalem Nigusie Ali a fait remarquer que le nombre d’animaux vivants commercialisés de manière informelle via le Somaliland, Djibouti, le Soudan et le Kenya est plus élevé que celui du circuit officiel.

Lors de sa rencontre avec l’équipe de cartographie, la Ministre a révélé que les normes strictes en matière de santé animale requises dans le commerce du bétail ont souvent conduit à l’évasion des circuits officiels d’importation / exportation ce qui a encouragé et contribué à asseoir  le  commerce informel.

«Il est bien connu que dans le commerce informel, les producteurs, en particulier les pasteurs et les petits éleveurs profitent peu de l’activité », a-t-elle déclaré, notant que le gros  des bénéfices va aux intermédiaires et aux négociants informels.

Pour relever ce défi, le Gouvernement éthiopien a pris plusieurs mesures, notamment le renforcement des services vétérinaires et des laboratoires de diagnostic, la surveillance, le diagnostic et le contrôle des maladies animales transfrontières. Il a également mis au point différentes lignes directrices et procédures opérationnelles standard régissant les mesures préalables à l’achat, la construction d’abattoirs et usines de transformation.

Actuellement, le principal débouché pour le bétail éthiopien est le marché du Moyen-Orient. Le Gouvernement tient toutefois à trouver des marchés alternatifs ce que promet le projet du COMESA visant à relier les entreprises au marché régional.

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