Le Programme du COMESA pour la promotion de la sécurité maritime (MASE) a formé 54 cadres des organismes d’application de la loi afin de renforcer la capacité du pays et de la région à lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Les cadres formés incluent des magistrats, des procureurs, des policiers/gendarmes, des fonctionnaires du Service de renseignement financier, de la commission anti-corruption et des services centraux de renseignement.
Le dernier événement de renforcement des capacités était un atelier de deux jours, tenu les 4 et 5 mars 2020 à Antananarivo, en réponse à la demande des autorités malgaches. L’atelier a été ouvert par le Directeur général du Service de renseignement financier de Madagascar (SRF-SAMIFIN), M. Boto Tsara Dia Lamina.
À la même occasion, la plateforme numérique élaborée par le Programme MASE du COMESA a été remise à M. Lamina pour être utilisée par les parties prenantes du pays.
M.Lamina a remercié le COMESA pour son soutien qui, selon lui, permettra de faciliter le partage d’informations, renforçant ainsi les efforts de répression de la criminalité transnationale organisée tels que le blanchiment d’argent et d’autres délits liés aux flux illicites de capitaux.
Le COMESA a également aidé Madagascar à devenir membre à part entière du Groupe anti-blanchiment d’Afrique orientale et australe (GABAOA).
Au cours de l’atelier, les participants ont été formés sur les différentes techniques d’enquête, notamment la surveillance, les opérations d’infiltration, l’écoute électronique et l’accès aux systèmes informatiques.
La composante COMESA du Programme MASE a pour objectifs généraux de renforcer la capacité de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le programme est personnalisé en vue de répondre aux besoins spécifiques des pays respectifs étant donné que les États membres sont à différents stades de développement de leurs régimes de lutte contre le blanchiment d’argent (LBA).
Mme Dalitso Bonongwe, Coordonnatrice du Programme MASE pour le COMESA, a encouragé les organismes d’application de la loi (OAL) à œuvrer ensemble et à mettre en place au-delà des cadres informels des mécanismes formels de coopération tels que des protocoles d’accord, avec les Cellules de renseignement financier.
«Dans la lutte contre le blanchiment d’argent, les interventions des OAL doivent être efficaces afin de dissuader les criminels de commettre de tels crimes», a-t-elle déclaré, ajoutant que des interventions inefficaces contribuent à créer un environnement propice aux futurs criminels.
« En tant qu’OAL, vous devriez penser au-delà des délits traditionnels de blanchiment d’argent et de flux illicites de capitaux, commencer à surveiller l’argent sale et récupérer tous les avoirs « sales » y afférents », a insisté Mme Bonongwe. Les pays respectifs devraient travailler avec le COMESA afin d’identifier les besoins spécifiques de renforcement des capacités en matière de LBA qui peuvent être pris en charge par le programme.
La tâche des forces de l’ordre dans la lutte contre le blanchiment d’argent inclut les enquêtes, les poursuites et le recouvrement d’avoirs. Les OAL devraient utiliser les renseignements reçus des CRF pour traduire les criminels en justice. Par conséquent, si les OAL manquent d’expertise pour enquêter et poursuivre les criminels, tous les efforts investis par d’autres parties prenantes seront vains.
Le COMESA est l’un des quatre organismes régionaux mettant en œuvre le Programme régional de sécurité maritime financé par l’UE, chacun d’entre eux se chargeant d’une composante basée sur son avantage comparatif. Les autres organismes sont l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), la Communauté de l’océan Indien (COI) et la Communauté est-africaine (EAC).