Les transports terrestre et aérien ont été les plus touchés par les effets du Coronavirus, les pays ayant mis en place des mesures strictes pour enrayer la propagation de la pandémie. La congestion aux frontières ayant été un problème persistant en des temps meilleurs, s’est aggravée, et provoque des effets d’entraînement sur les services d’assainissement.
S’agissant du transport aérien, l’immobilisation des avions au sol constitue la plus grande menace pour la survie des compagnies étant donné que la plupart d’entre elles étaient déjà en difficultés avant même la pandémie. Le secteur a été au cœur de la transmission du COVID-19 en raison de sa connectivité mondiale.
Cette situation peut cependant être inversée en faisant appel aux services des deux secteurs pour contribuer à la maîtrise en fin de compte de la pandémie. Ainsi, la Division Infrastructure du Secrétariat du COMESA a élaboré des propositions pour aider les deux secteurs à résister aux effets de la pandémie de Coronavirus.
Selon le Directeur de l’Infrastructure, M. Jean Baptiste Mutabazi, les deux secteurs pourraient jouer un rôle central et soutenir efficacement les efforts visant à contenir la pandémie s’ils sont déployés convenablement.
«Les chances que les compagnies transporteurs de passagers reprennent bientôt normalement leurs activités sont minimes, et les pertes pourraient s’aggraver. Cela pourrait provoquer davantage de conséquences sur l’industrie du transport aérien, fait observer M. Mutabazi. Compte tenu de ce défi, il serait prudent pour les compagnies aériennes et les États d’adopter des stratégies qui permettent d’atténuer les pertes tout en renforçant les efforts visant à contenir la pandémie.»
En raison de la forte dépendance vis-à-vis du transport routier pour la circulation des marchandises dans la région, M. Mutabazi fait noter qu’il est nécessaire de gérer et non de bloquer les corridors de transport à la suite de la pandémie de COVID afin d’éviter de briser les chaînes d’approvisionnement.
«Nous proposons que les États membres du COMESA travaillent en étroite collaboration avec une approche commune et claire afin de permettre l’exemption dans la circulation des produits essentiels, souligne-t-il. Cette approche permettra de réduire les graves perturbations de la chaîne d’approvisionnement en fournitures médicales, denrées alimentaires (en particulier les produits périssables) et en carburant, une défaillance qui ferait échouer les efforts visant à contenir le virus dans la région.»
En vue d’y parvenir, le Directeur a relevé que les pays pourraient convenir d’une liste commune de produits essentiels qui doivent être exemptés des mesures de confinement. De plus, les opérateurs de transport livrant de tels produits peuvent être identifiés et autorisés à opérer en rotation pour assurer la circulation des marchandises. Cela pourrait se faire en consultation avec les associations de transporteurs et conformément aux meilleures pratiques pour empêcher toute possibilité de transmission du COVID-19.
Afin de faciliter la mainlevée des produits essentiels, les autorités douanières pourraient développer des systèmes communs de contrôle préalable avant l’arrivée des marchandises au niveau des frontières pour minimiser les retards dans le passage desdites frontières.
Dans le secteur de l’aviation, il faudrait permettre aux compagnies aériennes de transporter les produits essentiels dans la lutte contre le COVID-19 en utilisant les avions de transport de passagers pour les aider à récupérer une partie des pertes de revenus.
«Les avions de transport de passagers devraient être utilisés pour le transport de fret et le transport de personnel humanitaire, de fournitures médicales d’urgence et de l’aide alimentaire pour soutenir les opérations de secours dans le contexte du COVID-19», observe-t-il.
Les propriétaires d’aéronefs et les autorités de l’aviation civile devraient également profiter de cette période pour entretenir, réparer ou effectuer la révision de leurs appareils et installations et les préparer pour un déploiement immédiat une fois surmontés les défis relatifs à pandémique.