Les Cellules de renseignement financier (CRF) de deux États membres du COMESA, l’Éthiopie et l’Ouganda, ont récemment été admises au sein du Groupe Egmont, un réseau financier mondial qui élabore des politiques et des réponses coordonnées aux crimes financiers tels que le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Leur admission aux côtés de la République dominicaine, la Palestine, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Turkménistan a été l’un des moments forts de la 26e réunion plénière du Groupe Egmont de CRF qui s’est tenue à La Haye, Pays-Bas, du 1er au 5 juillet. Cette admission élève le nombre de membres du Groupe Egmont à 164.
Les processus menant à la réalisation des normes requises pour qu’une unité de renseignement financier devienne membre du Groupe Egmont sont longs et peuvent prendre de nombreuses années. Il faut donc, entre autres éléments, que le pays ait adopté des lois et des législations efficientes inspirées par le Groupe d’action financière (GAFI).
Le GAFI est l’organisme intergouvernemental qui établit les normes, élabore et promeut des politiques de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Jusqu’à présent, il a mis au point un ensemble de 40 règles visant à prévoir des mesures contre le blanchiment de capitaux, et le crime étant transnational, le succès de sa lutte nécessite une coopération internationale.
Parmi ces règles figure l’obligation pour un pays de créer un centre national de réception et d’analyse des déclarations d’opérations suspectes et d’autres informations relatives au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme.
Suite à cette évolution, la responsable du programme Paix et Sécurité du COMESA, Mme Elizabeth Mutunga, a déclaré que le Centre de renseignement financier de l’Éthiopie et l’Autorité de renseignement financier de l’Ouganda bénéficieraient désormais, entre autres, de la possibilité d’échanger des renseignements financiers avec d’autres CRF par le biais d’une plate-forme de communication sécurisée.
« Leur personnel bénéficiera également d’une formation régulière d’experts sur le terrain ainsi que d’opportunités d’échanges de personnel pour améliorer l’efficacité des CRF », a déclaré Mme Mutunga.
Elle a ajouté : « Compte tenu de la nature transnationale du blanchiment de capitaux, l’échange d’informations entre juridictions est très important. Mais en raison de la nature sensible de ces informations, les CRF ne souhaitent échanger des informations avec leurs pairs que dans le respect des normes internationales ».
Considérant les avantages que les États membres tirent de l’adhésion au Groupe Egmont, ainsi que l’assurance de la durabilité des efforts de renforcement des capacités du Programme de sécurité maritime du COMESA (MASE), l’organisation a mis en priorité le soutien aux CRF afin qu’elles puissent rejoindre ledit groupe.
La CRF de Maurice a été la première des membres du COMESA à rejoindre le Groupe Egmont en 2003, et les autres membres sont notamment la CRF des Seychelles, qui a adhéré en 2013, la Cellule égyptienne de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (2004), la Cellule de renseignement financier du Malawi (2009), l’Unité de renseignement financier du Soudan (2017) et le Centre de renseignement financier de la Zambie (2018).
Les États membres suivants : Maurice, Seychelles et Zambie constituent des pays bénéficiaires du programme MASE du COMESA. Ils sont devenus membres du Groupe Egmont avant le début de l’appui du MASE du COMESA.
Le COMESA a aidé la CRF de l’Éthiopie à améliorer ses opérations et ses systèmes informatiques, tout en prenant en charge des voyages d’étude dans d’autres pays dotés de systèmes mieux développés. Le MASE du COMESA travaille actuellement avec la CRF de Madagascar (SAMIFIN) en vue de la réussite de sa candidature au Groupe Egmont.