Les experts de l’Unité Gouvernance, Paix et Sécurité (GPS) du COMESA indiquent que la propagation continue du coronavirus dans la région pourrait affecter négativement la notation des États membres sur l’Indice paix et prospérité du COMESA (IPPC).
Selon les indications, la propagation actuelle du COVID-19 dans la région se produit dans un environnement où les pays sont déjà criblés par d’énormes défis qui pourraient perturber leur notation dans le cadre de l’IPPC.
Certains des défis cités dans le rapport GPS incluent les effets du changement climatique, le terrorisme, les invasions acridiennes en Afrique orientale menaçant la sécurité alimentaire, et les effets de catastrophes naturelles comme les cyclones Idai et Kenneth en 2019 qui ont tué et déplacé de nombreuses familles. Cela s’associe à des systèmes de santé surchargés par des maladies comme le paludisme, le cancer, le VIH/Sida, le choléra, l’ebola et d’autres maladies transmissibles.
« Les effets qui en résultent sont que les États membres du COMESA vont concentrer leurs ressources dans le secteur de la santé en vue de contenir la propagation du COVID-19 », indique le rapport.
Et au rapport d’ajouter que «d’autres domaines du développement de la société pourraient souffrir en raison de ressources limitées. Cela rendrait certains pays de la région plus vulnérables aux chocs internes et externes qui pourraient menacer la paix et la sécurité nationales et régionales. »
L’analyse fournie par le GPS note en outre que la situation est susceptible de s’aggraver pour les pays dont les projections sur les niveaux de l’IPPC sont faibles par rapport à ceux dont les projections sont élevées pour 2020-2021.
«Cela signifie que les pays qui ont renforcé leur résilience au fil du temps sortiront probablement de la pandémie plus forts que ceux qui restent structurellement vulnérables. En outre, la situation pourrait s’aggraver pour les pays qui ont connu de longues périodes de conflit. »
Les gangs locaux et les forces négatives telles que les groupes rebelles et terroristes peuvent profiter de la situation pour renforcer leur contrôle territorial. Tenant compte des quatre groupes terroristes et environ 25 groupes rebelles actifs dans la région, la situation en matière de sécurité pourrait s’aggraver avec la propagation du virus, ajoutent les experts.
Certains des effets négatifs incluent les difficultés économiques associées à l’impact du virus, susceptibles d’entraîner l’émergence de gangs criminels, en particulier dans les zones urbaines et rurales où la présence de l’État est limitée. Le rapport indique que les gangs pourraient être une source d’insécurité s’ils ne sont pas contrôlés.
Selon le Cadre d’évaluation de la vulnérabilité structurelle du Système d’alerte avancée du COMESA en matière de conflits (EVS/COMAlerte) pour 2020-2021 publié en novembre 2019, la projection en termes d’IPPC est de niveau moyen pour la région.
La situation dépendra en grande partie des investissements continus dans les infrastructures, dans les ressources humaines par le biais de l’enseignement secondaire et supérieur ainsi que de la valeur ajoutée dans l’agriculture. Ces secteurs pourraient être affectés par la propagation du COVID-19 en raison des ressources limitées qui y sont allouées. Ceci, à long terme, pourrait faire dérailler l’IPPC régional, conclut le rapport.