Les pays de la région devraient accroître l’accès de leurs produits agricoles aux marchés suite au lancement d’un nouveau projet de renforcement des capacités: «Intégration du renforcement des capacités SPS dans le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) et dans d’autres cadres de politique nationale visant à améliorer l’accès aux marchés».
Le projet dispose d’un budget de 464 075 USD, dont 390 075 USD ont été fournis par le Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (FANDC). Le FANDC est un centre mondial de coordination et de connaissances de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui réunit des experts du commerce, de la santé et de l’agriculture du monde entier afin de relever les défis persistants et émergents en matière de SPS et de rechercher des solutions conjointes cohérentes.
Le projet couvre cinq pays membres du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA): Kenya, Ouganda, Rwanda, Éthiopie et Malawi. Il est mis en œuvre dans le Cadre du projet « Priorité des investissements dans les mesures SPS pour l’accès aux marchés » (P-IMA), une initiative du FANDC.
Le Kenya est le 2e pays après l’Ouganda à commencer à mettre en œuvre le projet par le biais de la réunion de lancement et du dialogue de haut niveau avec les parties prenantes qui se sont déroulés le 24 juin, suivis d’une formation sur le P-IMA tenue du 25 au 27 juin à Nairobi.
Le cadre P-IMA est une approche factuelle visant à informer et à améliorer les processus de planification et de prise de décision en matière de SPS. Le cadre aide à lier les investissements SPS aux objectifs des politiques publiques en ce qui concerne notamment la croissance des exportations, la productivité agricole et la réduction de la pauvreté.
La réunion a été ouverte par M. Chris Kiptoo, Secrétaire principal du Ministère du Commerce. Dans son allocution prononcée par Mme Helen Kenani, Directrice adjointe du Commerce extérieur, il a déclaré que la diversité des capacités SPS dans les pays du COMESA et sur le continent compromet les possibilités de la région à commercer avec elle-même.
«La diversité des forces et des faiblesses sur le continent exige une plus grande collaboration entre les pays appartenant à la même zone de libre-échange (ZLE), en particulier la ZLECAf qui vient d’entrer en vigueur», a déclaré M. Kiptoo.
Il a fait remarquer que le respect des mesures SPS ouvrait d’énormes possibilités d’exportation pour les producteurs et les exportateurs aux niveaux intrarégional et international.
Actuellement, le commerce intra-COMESA reste faible par rapport aux autres régions. Il représente environ 11% du total des exportations du COMESA, la majorité des produits commercialisés ayant une faible valeur ajoutée.
Thierry Kalonji, Directeur de l’Agriculture et de l’Industrie du COMESA, a attribué cette situation au manque de diversification industrielle, à l’existence d’obstacles non tarifaires tels que les exigences en matière de normes sanitaires, les contraintes relatives à l’offre et la lourdeur des formalités à la frontière.
«Près de 70% des ONT déclarés dans la région sont constitués d’obstacles techniques au commerce (OTC) et de mesures SPS», a-t-il déclaré. «S’ils ne sont pas résolus, nos pays auront du mal à tirer parti des accords commerciaux gigantesques tels que la Tripartite et la Zone de libre-échange continentale.»
Il a cité certains des problèmes relatifs aux mesures SPS auxquels les pays sont confrontés et que le nouveau projet cherche à résoudre: normes et cadres réglementaires OTC variés selon les États membres, absence de bonnes pratiques réglementaires et faible niveau de conformité dans les secteurs public et privé.
Sachant que la majorité des 21 États membres du COMESA dépendent essentiellement du secteur agricole, de la pêche et de l’élevage, M. Kalonji a déclaré que la production et le commerce de produits agricoles et halieutiques étaient hautement prioritaires, ne serait-ce que pour agir comme tremplin vers l’industrialisation.