Le COMESA passe la présidence à la SADC
Après deux ans et demi aux commandes, le COMESA passe la présidence du groupe de la Tripartite de Communautés économiques régionales (CER) à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) avec effet le mardi 22 avril 2020.
La Tripartite rassemble trois CER dont la Communauté est-africaine (EAC), dans le cadre d’une coopération pour la mise en œuvre de l’Accord de la Zone de libre-échange tripartite (ZLET) lancée en 2015.
La passation s’est faite par visioconférence au cours de la 31e réunion du Groupe de travail de la Tripartite (GTT) composé des dirigeants des trois CER. Le COMESA présidait le GTT depuis novembre 2017.
La présidente sortante et Secrétaire générale du COMESA, Mme Chileshe Kapwepwe, le Secrétaire général de l’EAC, M. Libérat Mfumukeko, et le Secrétaire exécutif adjoint de la SADC chargé de l’Intégration régionale, M. Thembinkosi Mhlongo étaient présents à la cérémonie de passation de pouvoirs.
Dans sa déclaration, Mme Kapwepwe a décrit les principales réalisations du groupe de la Tripartite dans ses trois piliers : l’intégration des marchés, le développement des infrastructures et le développement industriel. Le COMESA est chef de file du premier pilier, tandis que l’EAC et la SADC s’occupent respectivement des deux autres.
Dans le cadre de l’intégration des marchés, 22 pays sur 28 ont maintenant signé l’Accord de la ZLET, tandis que huit l’ont signé et ratifié. Ces huit pays sont l’Égypte, le Kenya, l’Afrique du sud, le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi, le Botswana et la Namibie. Il reste quatre pays pour atteindre le seuil de 14 États en vue de la mise en œuvre opérationnelle de l’Accord. Eswatini, le Malawi, le Soudan, l’Union des Comores, la Zambie et le Zimbabwe sont à un stade avancé de ratification.
« Alors que je passe le témoin à la SADC, la ratification de l’Accord de la ZLET est l’une des activités qui nécessitera un suivi actif, en particulier avec la Zambie, le Zimbabwe, l’Union des Comores, la Tanzanie, le Soudan, Eswatini et le Malawi », a déclaré la SG du COMESA.
En ce qui concerne l’élimination des obstacles non tarifaires, la SG a relevé que 25 États membres/partenaires ont établi des Points focaux et des Comités nationaux de suivi qui utilisent actuellement le mécanisme tripartite en ligne de surveillance, de notification et d’élimination des ONT.
« L’outil de notification tripartite des ONT par texto (« SMS ») a été développé et déployé au cours de cette période. L’outil est actuellement installé dans quatre États membres/partenaires, à savoir : l’Union des Comores, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe. Le déploiement dans les autres États membres/partenaires est nécessaire, tout comme la sensibilisation et le suivi afin de promouvoir l’utilisation de l’outil par toutes les parties prenantes », a noté Mme Kapwepwe dans son rapport.
Les autres réalisations énumérées incluent l’adoption de l’Accord sur la circulation des opérateurs économiques par le Comité ministériel tripartite sectoriel et attendent actuellement la signature et la ratification par les États membres/partenaires.
En outre, le profilage et l’évaluation des risques liés aux Obstacles sanitaires et phytosanitaires et Obstacles techniques au commerce (SPS/OTC) ont été réalisés pour 10 États membres/partenaires. De plus, il a été élaboré des outils permettant l’évaluation des coûts SPS/OTC et des mesures de coûts documentés pour certains produits et routes commerciales.
L’EAC et l’Union douanière de l’Afrique australe (SACU) ont finalisé leurs négociations bilatérales sur les offres tarifaires pour les produits faisant l’objet d’une libéralisation immédiate. L’EAC et l’Égypte ont également conclu leurs négociations, tandis que celles entre la SACU et l’Égypte sont en voie d’achèvement.
Dans le cadre du pilier infrastructure, le Kenya, l’Égypte, Eswatini, l’Éthiopie, le Rwanda et le Zimbabwe ont signé l’engagement de mise en œuvre opérationnelle du Marché unique du transport aérien africain dans le cadre de la Déclaration de Yamoussoukro sur la libéralisation de l’accès aux marchés du transport aérien en Afrique.
En outre, plusieurs projets de développement de corridors de transport, notamment la création de postes-frontières à guichet unique, la construction, l’agrandissement, la réhabilitation et la modernisation de plusieurs routes et travaux connexes ont été achevés.
Dans son intervention, M. Mhlongo, représentant le Secrétaire exécutif de la SADC à la réunion, a noté que son organisation assume la direction du groupe au moment de la crise causée par la pandémie de COVID-19.
« Il nous faudra sans doute revoir les plans tripartites de mise en œuvre et prioriser ce qui peut être réalisé dans notre environnement actuel », a-t-il déclaré. Il a noté que la mise en œuvre des activités du pilier industrialisation a été ralentie par des contraintes de ressources.
Le SG de l’EAC, M. Mfumukeko, a apprécié les réalisations enregistrées sous la direction du COMESA et s’est dit confiant quant à la poursuite des progrès dans le cadre de la présidence de la SADC.