Alors que la pandémie de Coronavirus poursuit son carnage à travers le monde, la région COMESA a, au cours des trois dernières semaines, commencé à faire les frais de la maladie, le nombre de cas franchissant la barre du millier le vendredi 27 mars. Seuls trois États membres sur les 21 n’ont pas signalé de cas.
La région se prépare cependant au pire et a pris des mesures de grande envergure en vue de pallier les effets dévastateurs de la pandémie sur la vie humaine et les conséquences sur les infrastructures socio-économiques régionales. Dans sa déclaration publiée au début de cette semaine, la Secrétaire générale du COMESA, Chileshe Kapwepwe, a exhorté les États de la région à apprendre et à appliquer les meilleures pratiques qui ont fait leurs preuves ailleurs afin de ralentir la propagation du virus.
«Nos pays doivent se préparer aux lourdes charges de morbidité accrue et au fardeau social et financier occasionnés par le COVID-19», a-t-elle déclaré. «Mobilisons nos ressources humaines et financières et coordonnons les mesures préventives pour enrayer la propagation probable de cette pandémie.»
Les États membres ont déjà pris diverses mesures de confinement incluant les restrictions sur les voyages et les rassemblements religieux, le télétravail, l’encouragement des transactions électroniques, la désinfection des lieux publics, le renforcement du dépistage et l’intensification de la sensibilisation du public.
Outre les défis sanitaires attendus, la Secrétaire générale cite également les secteurs économiques clés qui seront principalement affectés par la pandémie, notamment le commerce et les investissements, le secteur manufacturier et le tourisme.
Les régions et les pays les plus touchés sont les principaux partenaires commerciaux du COMESA, à savoir l’Union européenne, la Chine et les États-Unis. Tout ralentissement économique dans ces pays a des répercussions au niveau mondial étant donné l’interdépendance et la fragmentation de la production, du commerce et des investissements.
« L’ampleur des effets sur le commerce et les investissements pour les pays africains dépendra de la taille, des structures économiques et des caractéristiques des différentes économies », a-t-elle noté. «Pour les grandes économies, les effets seront beaucoup plus importants par rapport aux petites économies en raison de leur interconnexion plus forte avec le reste du monde.»
En outre, les économies plus diversifiées connaîtront très probablement des effets moins graves par rapport aux économies peu diversifiées dans le sillage de la baisse de la demande d’exportations et de l’offre provenant des sources d’importation. Ainsi, les pays tributaires des produits de base du COMESA tels que la RDC et la Zambie et au-delà, comme le Nigéria et le Ghana, sont susceptibles d’être durement touchés par la crise suite à la baisse de la demande de cuivre et de cobalt.
Les économies axées sur les services comme l’Égypte, l’Éthiopie, le Rwanda et le Kenya, où les services dans les secteurs du transport aérien, des finances et du tourisme sont relativement solides, sont plus vulnérables compte tenu de la nature de la pandémie. L’annulation de vols, l’interdiction de voyager et la restriction des mouvements de personnes ralentiront la croissance, entraînant des suppressions d’emplois.
Dans le cadre de l’atténuation et de la reprise après la crise, la Secrétaire générale a insisté que les banques centrales de tous les pays devraient maintenir un taux d’intérêt bas afin d’encourager le secteur privé (y compris les PME) à emprunter en vue de stimuler la production et la consommation nationales.
La Secrétaire générale a observé : «Nos gouvernements doivent fournir et maintenir un environnement propice au secteur privé en vue d’accroître les capacités de production, améliorer la compétitivité et réduire la dépendance excessive à l’égard des importations extra-africaines, même pour les produits de base.»
Entre-temps, le COMESA reste solidaire avec ses États membres pendant qu’ils font face à la plus grande menace socioéconomique jamais observée de mémoire d’homme.